mercredi 24 février 2010

DES SOURCES DE SAGESSE

Allah parle dans le saint Coran de ceux à qui Il accorde la sagesse. D'après Sa parole, on voit que la principale source de sagesse réside dans Sa crainte:

Ô vous qui croyez! Si vous craignez Allah, Il vous accordera la faculté de discerner (entre le bien et le mal), vous effacera vos méfaits et vous pardonnera. Et Allah est le Détenteur de l'énorme grâce. (Al Anfal, 29)

La pierre de touche de la crainte d'Allah consiste tout d'abord en la reconnaissance des attributs d'Allah et du Jour du jugement. Allah n'accorde à l'homme le sens de discerner entre la vérité et l'erreur que si celui-ci Le craint. Cet état de compréhension est en fait, le résultat naturel d'un adoucissement du cœur dû à la crainte d'Allah:

Allah a fait descendre le plus beau des récits, un Livre dont [certains versets] se ressemblent et se répètent. Les peaux de ceux qui redoutent leur Seigneur frissonnent (à l'entendre); puis leurs peaux et leurs cœurs s'apaisent au rappel d'Allah. Voilà le [livre] guide d'Allah par lequel Il guide qui Il veut. Mais quiconque Allah égare n'a point de guide. (Az Zoumar, 23)

L'homme devrait toujours s'efforcer d'augmenter la crainte de son Seigneur. Dans cette optique, il devrait prier, méditer sur Sa force, Sa puissance et Son châtiment, et essayer d'avoir une meilleure compréhension de Lui (de Ses qualités).

Craignez Allah, donc autant que vous pouvez, écoutez, obéissez et faites largesses. Ce sera un bien pour vous. Et quiconque a été protégé contre sa propre avidité… ceux-là sont ceux qui réussissent. (At Taghaboun, 16)

Le fait de pouvoir distinguer entre l'erreur et la vérité est l'indication de la sagesse de quelqu'un. Une telle personne sera certainement dotée de la capacité d'entendement. Ce don de compréhension est appelé (perspicacité) ou "vision" dans le saint Coran. Etymologiquement, en arabe, l'origine du mot basirah (perspicacité) est "voir". Pourtant il y a une grande différence entre ce terme et l'action normale de voir. Une personne dépourvue de perspicacité est décrite comme quelqu'un dont le cœur et l'esprit sont recouverts (d'un voile) sinon il pourrait comprendre le saint Coran.

Nous avons mis des voiles sur leurs cœurs, de sorte qu'ils ne comprennent pas: et dans leurs oreilles, une lourdeur. Et quand, dans le Coran, tu évoques ton Seigneur l'Unique, ils tournent le dos par répulsion. (Al Isra', 46)

Le terme "comprendre" dans le verset ci-dessus possède une grande signification. Dans de nombreux autres versets, le manque d'entendement de la plupart des gens est également mentionné. Ce qui revient à dire qu'au pur sens physique, les mécréants perçoivent (en d'autres mots, entendent) ce que leurs disent les croyants, mais ne saisissent pourtant pas la valeur et le contenu du message. Leur état ressemble à celui de l'ébriété, de la perte de conscience et demeure un phénomène métaphysique. Allah nous en parle comme "d'un voile qui recouvre leurs cœurs":

Quel pire injuste que celui à qui on a rappelé les versets de son Seigneur et qui en détourna le dos en oubliant ce que ses deux mains ont commis? Nous avons placé des voiles sur leurs cœurs, de sorte qu'ils ne comprennent pas (le Coran), et mis une lourdeur dans leurs oreilles. Même si tu les appelles vers la bonne voie, jamais ils ne pourront donc se guider. (Al Kahf, 57)

Les mécréants, de temps à autre, confessent leur profonde incapacité à saisir la religion qui leur est communiquée. Cela est évident dans ce verset où le peuple de Madian ose dire à Shouaïb: "Nous ne comprenons pas grand chose à ce que tu dis; et vraiment nous te considérons comme un faible parmi nous. Si ce n'est ton clan, nous t'aurions certainement lapidé. Et rien ne nous empêche de t'atteindre." (Houd, 91)
Nul homme dépourvu d'entendement ne peut être guidé dans la voie droite, excepté par la volonté d'Allah. Allah déclare dans le verset suivant:

Et il en est parmi eux qui te prêtent l'oreille. Est-ce toi qui fait entendre les sourds, même s'ils sont incapables de comprendre. Et il en est parmi eux qui te regardent. Est-ce toi qui peux guider les aveugles, même s'ils ne voient pas? (Younous, 42-43)

En conséquence, ceux qui acceptent la foi sont gratifiés de sagesse et de perspicacité. Ils se doivent "d'appeler à Allah avec clairvoyance".

Dis: "Voici ma voie, j'appelle les gens à Allah, avec clairvoyance, moi et ceux qui me suivent. Gloire à Allah! Et je ne suis point du nombre des associateurs." (Youssouf, 108)

Certes, il vous est parvenu des preuves évidentes, de la part de votre Seigneur. Donc, quiconque voit clair, c'est en sa faveur; et quiconque reste aveugle, c'est à son détriment, car je ne suis nullement chargé de votre sauvegarde. (Al An'am, 104)

Étant dépourvus de perspicacité et de sagesse, les mécréants prétextent leur propre intérêt pour fuir tout effort dans le sentier d'Allah. Malheureusement, par une telle attitude, ils se préparent à être jetés pour l'éternité dans le Feu:



Ceux qui ont été laissés à l'arrière se sont réjouis de pouvoir rester chez eux à l'arrière du Messager d'Allah, ils ont répugné à lutter par leurs biens et leurs personnes dans le sentier d'Allah, et ont dit: "Ne partez pas au combat pendant cette chaleur!" Dis: "Le feu de l'Enfer est plus intense en chaleur." S'ils comprenaient! (At Tawbah, 81)

Et lorsqu'une sourate est révélée: "Croyez en Allah et luttez en compagnie de Son Messager", les gens qui ont tous les moyens (de combattre) parmi eux te demandent de les dispenser (du combat) et disent: "Laissez-nous avec ceux qui restent." Il leur plaît, (après le départ des combattants) de demeurer avec celles qui sont restées à l'arrière. Leurs cœurs ont été scellés et ils ne comprennent rien. (At Tawbah, 86-87)





















DE L'INSOUCIANCE ET DE L'ATTENTION


Dans le saint Coran, Allah donne une description de ceux qui ne croient pas et sont dépourvus de clairvoyance. Allah explique que leur trait le plus caractéristique est leur état d'insouciance:

Nous avons destiné beaucoup de djinns et d'hommes pour l'Enfer. Ils ont des cœurs, mais ne comprennent pas. Ils ont des yeux, mais ne voient pas. Ils ont des oreilles, mais n'entendent pas. Ceux-là sont comme les bestiaux, même plus égarés encore. Tels sont les insouciants. (Al A'raf, 179)

Voilà ceux dont Allah a scellé les cœurs, l'ouïe, et les yeux. Ce sont eux les insouciants. (An Nahl, 108)

Une personne insouciante des injonctions d'Allah, plutôt que de reconnaître ce qui ne va pas dans son comportement, fera tous ses efforts pour passer outre à ses méfaits ou les dissimuler. Cette attitude résolue et cette insistance à suivre ses vains désirs, et donc à ne pas s'en soucier, alors qu'ils risquent de l'éloigner de ce qu'Allah lui a ordonné, constituent, en fait, une vaine tentative de manifester sa "soi-disant" innocence. Se donner des excuses en revient à se disculper soi-même, comme il est également évident dans le verset suivant:

Mais l'homme sera un témoin perspicace contre lui-même, quand même il présenterait ses excuses. (Al Qiyamah, 14-15)

Ces excuses ne sont que des tentatives futiles pour dissimuler les décisions prises ou les actions influencées par les envies et désirs. Le saint Coran fait spécialement référence à ces prétextes:

Quand ils entrevoient quelque commerce ou quelque divertissement, ils s'y dispersent et te laissent debout. Dis: "Ce qui est auprès d'Allah est bien meilleur que le divertissement et le commerce, et Allah est le Meilleur des pourvoyeurs." (Al Joumoua', 11)

Plutôt que d'avancer des prétextes, essayer d'élucider ses propres méfaits libérerait un homme de l'état d'insouciance dans lequel il se trouve. Sinon, la persistance dans une telle attitude risque de l'égarer. Dans le saint Coran, Allah mentionne l'état d'insouciance des gens et le regret qu'ils auront dans l'Au-delà:

[L'échéance] du règlement de leur compte approche pour les hommes, alors que dans leur insouciance ils s'en détournent. (Al Anbiya', 1)

C'est alors que la vraie promesse s'approchera, tandis que les regards de ceux qui ont mécru se figent: "Malheur à nous! Nous y avons été inattentifs. Bien plus, nous étions des injustes." (Al Anbiya', 97)
Fais preuve de patience [en restant] avec ceux qui invoquent leur Seigneur matin et soir, désirant Sa face. Et que tes yeux ne se détachent point d'eux, en cherchant (le faux) brillant de la vie sur terre. Et n'obéis pas à celui dont Nous avons rendu le cœur inattentif à Notre rappel, qui poursuit sa passion et dont le comportement est outrancier. (Al Kahf, 28)

À l'opposé de l'humeur indifférente des mécréants, les croyants font preuve d'un état de vigilance absolu, de conscience et d'attention concernant le monde extérieur et les événements se déroulant autour d'eux.
Notre attention devrait être essentiellement concentrée sur le fait qu'Allah cerne chaque chose, qu'Il est au courant de tout, et qu'Il appellera l'homme à rendre des comptes dans l'Au-delà. Un croyant qui parvient à diriger son attention sur chaque évènement de la vie devient extrêmement conscient et soucieux de tout incident. Parce qu'Allah cerne toute chose, et parce que tout incident survient par Son ordre, chaque fait, porte avec lui un message caché et une signification. En prodiguant toute son attention, un homme peut saisir la signification et la sagesse contenues dans ces évènements et comprendre leur aspect caché. Au contraire, les non-croyants sont inattentifs au véritable sens du monde qui les entoure. Étant insouciants du fait que chaque chose sur terre possède une finalité, ils font preuve d'indifférence au sujet des évènements qui surviennent autour d'eux et restent insensibles aux messages (spirituels) du monde extérieur. Leur considération est principalement motivée par leur intérêt personnel et c'est pourquoi ils ne s'intéressent qu'à certains aspects particuliers des évènements. Avec un tel état d'esprit, il leur est difficile d'avoir une conscience correcte de la vérité et, la plupart du temps, ils tirent des conclusions erronées.
L'attention a différentes facettes. Tirer des leçons des évènements, fréquenter des gens doués d'intelligence et vigilants, percevoir les signes évidents qui entourent l'homme, accomplir une certaine action en prenant en considération tous les désavantages, sont parmi les signes d'une attitude réfléchie. Dans le saint Coran, quelques exemples particuliers sont donnés au sujet des comportements perspicaces des croyants. Par exemple, Moïse (psl) reconnut la présence de feu avant quiconque. De cette façon, lorsqu'il arriva à l'endroit où se trouvait le feu, il se trouva sur un territoire choisi par Allah pour communiquer avec lui. (Ta-Ha, 10-16)
La lassitude, l'indifférence ou l'insouciance sont ainsi les caractéristiques typiques de l'état d'esprit des non-croyants. Les croyants quant à eux, sont extrêmement précautionneux, attentifs et vigilants et encouragent également les autres dans ce sens avec enthousiasme.







AGIR SUIVANT LA CONJECTURE ET LES CIRCONSTANCES


Dans l'état d'insouciance, la logique et le raisonnement sont rarement utilisés. Ceci est certainement un curieux état d'esprit qui peut être comparé à l'état de somnolence. La personne insouciante risque facilement de se laisser aller à des actes déraisonnables. La vie d'une telle personne devient vite une succession d'actions illogiques, dont elle aura à subir les graves conséquences.
Par contre, l'un des principes fondamental de la logique réside dans le fait de ne pas placer sa confiance en une chose qui n'est pas basée sur un raisonnement censé. Aucun homme doté d'intelligence ne fonde sa vie sur un système de nature douteuse. Par exemple, personne ne prend un médicament au hasard en pensant que "cela puisse le soulager de son mal". Toute action devrait être ainsi basée sur des faits raisonnables.
Cependant, les non-croyants, ou ceux qui associent quelqu'un avec Allah, entretiennent ce genre d'attitude peu éclairée. Ceci principalement parce que leur vie est basée sur certaines présomptions. Par exemple, la plupart d'entre eux s'imaginent qu'ils n'auront pas de compte à rendre au Jour du jugement. Ou même si c'est le cas, qu'ils seront considérés comme innocents. Leur point de vue au sujet de ce monde n'a pas de fondement authentique.
La sourate Al Kahf, raconte l'histoire de deux hommes, dont l'un est un incroyant qui base sa vie sur des conjectures erronées et des suppositions tandis que l'autre est croyant:

Donne leur l'exemple de deux hommes: à l'un d'eux Nous avons assigné deux jardins de vignes que nous avons entourés de palmiers et Nous avons mis entre les deux jardins des champs cultivés. Les deux jardins produisaient leur récolte sans jamais manquer. Et Nous avons fait jaillir entre eux un ruisseau. Et il avait des fruits et dit alors à son compagnon avec qui il conversait: "Je possède plus de biens que toi, et je suis plus puissant que toi grâce à mon clan." Il entra dans son jardin coupable envers lui-même [par sa mécréance]; il dit: "Je ne pense pas que ceci puisse jamais périr, et je ne pense pas que l'Heure viendra. Et si on me ramène vers mon Seigneur, je trouverai certes meilleur lieu de retour que ce jardin." (Al Kahf, 32-36)

Les déclarations des versets ci-dessus sont saisissantes. Le non-croyant ose dire: "Je ne pense pas que cela puisse jamais périr, et je ne pense pas que l'Heure viendra. Et si on me ramène vers mon Seigneur, je trouverai certes meilleur lieu de retour que ce jardin." C'est évidemment une folle présomption. Il ne possédait aucune preuve pour vérifier cette dernière. Pourtant, il (le propriétaire du jardin) persiste à proférer ses mêmes opinions insensées. Finalement, sa fin contredit son attitude: son jardin fut complètement dévasté. L'histoire continue de cette façon:

Son compagnon lui dit, tout en conversant avec lui: "Serais-tu mécréant envers Celui qui t'a créé de terre, puis de sperme et enfin t'as façonné en homme? Quant à moi, c'est Allah qui est mon Seigneur; et je n'associe personne à mon Seigneur. En entrant dans ton jardin, que ne dis-tu: "Telle est la volonté (et la grâce) d'Allah! Il n'y a de puissance que par Allah." Si tu me vois moins pourvu que toi en bien et en enfants, il se peut que mon Seigneur, bientôt, me donne quelque chose de meilleur que ton jardin, qu'Il envoie sur [ce dernier], du ciel, quelque calamité, et que son sol devienne glissant, ou que son eau se tarisse de sorte que tu ne puisses plus la retrouver." Et sa récolte fut détruite et il se mit alors à se tordre les deux mains à cause de ce qu'il y avait dépensé, cependant que ses treilles étaient complètement ravagées. Et il disait: "Que je souhaite n'avoir associé personne à mon Seigneur!" Il n'eut aucun groupe de gens pour le secourir contre (la punition) d'Allah. Et il ne put se secourir lui-même. En l'occurrence, la souveraine protection appartient à Allah, le Vrai. Il accorde la meilleure récompense et le meilleur résultat. (Al Kahf, 37-44)

Comme on voit dans cet exemple, les mécréants suivent davantage leurs vains désirs que la véritable sagesse. La seule information véritablement authentique provient de la révélation d'Allah. Donc, ceux qui désirent fonder leur vie sur la certitude devraient établir leurs critères de jugements d'après le saint Coran. Tout autre jugement moral, que ce soit une idéologie, une philosophie, un système de pensée, ne peut conduire l'homme à la vérité. Cela uniquement parce que, tant qu'il ne s'agit pas d'une révélation, toute façon de penser de l'être humain risque d'être pure présomption. Le saint Coran nous met en garde contre cela:

… alors qu'ils n'en ont aucune science: ils ne suivent que la conjecture, alors que la conjecture ne sert à rien contre la vérité. (An Najm, 28)

Le Coran décrit le cas de ceux qui ne font que suivre la conjecture et qui de cette façon, détournent leurs visages du sentier d'Allah:

Maudits soient les menteurs qui sont plongés dans l'insouciance. Ils demandent: "À quand le Jour de la rétribution?" Le jour où ils seront éprouvés au Feu: "Goûtez à votre épreuve [punition]; voici ce que vous cherchiez à hâter." (Ad Dariyat, 10-14)

Les gens qui adorent d'autres dieux en dehors d'Allah ne sont, en réalité, qu'une proie pour la conjecture. Dans le saint Coran, ce fait est rapporté de cette manière:

Ce ne sont que des noms que vous avez inventés, vous et vos ancêtres. Allah n'a fait descendre aucune preuve à leur sujet. Ils ne suivent que la conjecture et les passions de [leurs] âmes, alors que la guidée leur est venue de leur Seigneur. (An Najm, 23)

C'est à Allah qu'appartient, ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre. Que suivent donc ceux qui invoquent, en dehors d'Allah, [des divinités] qu'ils Lui associent? Ils ne suivent que la conjecture et ne font que mentir. (Younous, 66)

Et si tu obéis à la majorité de ceux qui sont sur la terre, ils t'égareront du sentier d'Allah: ils ne suivent que la conjecture et ne font que fabriquer des mensonges. (Al An'am, 116)

Et la plupart d'entre eux ne suivent que la conjecture. Mais la conjecture ne sert à rien contre la vérité. Allah sait parfaitement ce qu'ils font. (Younous, 36)

Ceux qui agissent suivant la conjecture prétendent qu'ils trouveront des excuses pour se protéger eux-mêmes contre le châtiment d'Allah. Ce qui est, en fait, pure présomption de leur part ne pouvant adhérer avec la réalité. Leurs excuses ne seront donc pas acceptées par Allah.

Ceux qui ont associé diront: "Si Allah avait voulu, nous ne Lui aurions pas donné des associés, nos ancêtres non plus et nous n'aurions rien déclaré interdit." Ainsi leurs prédécesseurs traitaient de menteurs (les Messagers) jusqu'à ce qu'ils eurent goûté Notre rigueur. Dis: "Avez-vous quelque science à nous produire? Vous ne suivez que la conjecture et ne faites que mentir." (Al An'am, 148)

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